Sport et géopolitique : les 3 temps forts de notre débat
Publié le 25/04/2025
Sport et géopolitique : les 3 temps forts de notre débat
Publié le 25/04/2025
Le 1er avril, NEOMA et l’IRIS accueillaient les 2èmes Rencontres géoéconomiques et géopolitiques. Au cœur des débats : le rôle du sport dans l’économie et les relations internationales. Retour sur les trois temps forts de cette matinée.
Cette table ronde a mis en évidence un paradoxe : le sport est un moteur économique et social puissant, et pourtant il souffre d’un manque de soutien structurel et financier.
« La France a une vie associative très dynamique, mais le sport manque de reconnaissance, c’est le budget le plus faible de l’État », a souligné Emmanuelle Bonnet-Oulaldj, secrétaire générale d’ID Orizon, administratrice du CNOSF et de l’Agence nationale du sport.
Virgile Caillet a insisté sur le caractère universel et fédérateur du sport, tout en s’étonnant du manque d’ambitions politiques pour développer ce secteur. « Acceptons que le sport soit crucial au sein de l’école et permettons aux entreprises locales de financer des équipements sportifs pour les écoles ou les collectivités. » Virgile CAILLET est délégué général, UNION Sport & Cycle.
« Les JO ont été une chance inouïe, une formidable vitrine. Londres en avait bénéficié pendant 10 ans, avec un impact en termes de trafic. Nous avons aussi montré qu’une économie circulaire était possible. » François GAY-BELLILE est Président directeur général, Coca-Cola Europacific Partners France.
Malik Hamadache a avoué « l’incompréhension de la part des sportifs face aux baisses de budget public et privé. Malgré le succès des JO, ce secteur est appauvri ! C’est important de revaloriser le sport et ce qu’il apporte à la société. » Malik HAMADACHE est président de Provale et vice-président de la FNASS.
La deuxième table ronde s’est concentrée sur le rôle du sport dans la diplomatie internationale et son utilisation comme outil de soft power.
Vincent Roger a déploré la complexité administrative qui freine les pratiques durables dans le sport. « Le sport est un fait social et total. Il touche toutes les couches de la société, il est donc utilisé par certains acteurs pour diffuser leur influence. Le sport est un instrument de puissance. » Vincent Roger est délégué ministériel en charge de la grande cause nationale de 2024.
Carole Gomez a décrit le sport comme un indicateur de puissance nationale et un phénomène central dans les relations internationales. Le sport est un phénomène de masse, un indicateur de puissance nationale, et donc le sport est forcément au cœur de la vie internationale. » Carole GOMEZ, chercheuse spécialisée en sociologie et géopolitique du sport, Université de Lausanne.
Anne-Laure Bonnet a mis en avant la capacité du sport à créer des ponts entre nations, favorisant la paix et l’ouverture au dialogue. Je parlerai de la paix que le sport apporte : il crée des liens, des ponts, le sport ouvre les discussions. » Anne-Laure BONNET est journaliste sportive et animatrice de télévision française.
Samuel Ducroquet a insisté sur l’importance pour les diplomates de s’intéresser au domaine sportif, vu son rôle croissant dans la démocratie. « Le sport est universel, fédérateur, mais pour le haut fonctionnaire, ce n’est pas sérieux. Il n’y a pas la reconnaissance du sport à la mesure de ce qu’il peut apporter à la société. » Samuel DUCROQUET est ambassadeur pour le sport, ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, est revenu sur le rôle du sport dans les relations internationales, et son évolution.
L’histoire géopolitique du sport. « Lorsque Pierre de Coubertin réinvente les Jeux Olympiques, il a évidemment un objectif géopolitique : contribuer à la pacification des relations internationales… mais il n’osait pas le dire et revendiquait même qu’il ne fallait pas mélanger sport et politique. »
Sport et soft power. « Pendant très longtemps, on faisait de la géopolitique dans le sport sans le savoir… Maintenant, c’est franchement assumé et revendiqué : le sport fait partie intégrante du théâtre mondial où les acteurs doivent investir pour rayonner culturellement et politiquement. » « Le sport est un instrument majeur de soft power, au moins à égalité avec la culture… mais il n’est toujours pas reconnu à sa juste valeur sociétale et comme vecteur de rayonnement international. »
Les valeurs du sport. « Le sport reste une ouverture vers l’autre… C’est souvent la première image qu’un enfant aura d’un étranger : celle d’un sportif étranger qu’il admire sans se soucier de ses convictions politiques ou religieuses. » « Si le racisme existe dans le sport, il y est combattu bien plus activement que dans d’autres sphères sociales… parce qu’on a besoin de l’autre pour jouer ensemble. »
Cette thématique s’était imposée naturellement, tant elle est au croisement des expertises de nos deux institutions :
L’IRIS, précurseur de la réflexion sur la géopolitique du sport depuis plus de 20 ans, interlocuteur de premier plan au niveau européen, et acteur reconnu de la formation professionnelle en géopolitique.
À NEOMA, nous accompagnons les sportifs professionnels en reconversion vers le monde du management et de l’entrepreneuriat. Nous avons formé près de 300 joueurs depuis 2020, via notre partenariat avec Provale et l’AJPH (Association des Joueur(se)s professionnel(le)s de Handball).