Présentiel/ distanciel : 3 questions à HAITHEM MARZOUKI, directeur de la pédagogie innovante de NEOMA
Publié le 10/10/2022
Présentiel/ distanciel : 3 questions à HAITHEM MARZOUKI, directeur de la pédagogie innovante de NEOMA
Publié le 10/10/2022
Passé la soudaineté des confinements, l’enseignement supérieur se retrouve avec de nouveaux outils et pas mal de questions. Comment trouver le bon dosage entre contact humain et technologie, professeur et coach, esprit d’équipe et personnalisation des parcours ?
Réponses d’HAITHEM MARZOUKI, directeur de la pédagogie innovante de NEOMA Business School.
Entre présentiel et distanciel (synchrone ou asynchrone), avez-vous trouvé le juste mix ?
Nous n’opposons pas ces modes d’enseignement, les deux ont prouvé qu’ils avaient bien des choses à apporter à nos étudiants. Chez NEOMA, nous garderons toujours 60% minimum de cours en présentiel. Nous considérons que la part d’activité online doit évoluer en fonction de deux paramètres principaux: la maturité de l’étudiant et la nature de l’activité proposée. Ainsi, un élève de première année aura au maximum 20% de distanciel chez nous : il n’y est pas préparé et manque encore d’autonomie.
Mais, plus essentiel encore, à ce stade de sa vie, son école est là pour lui insuffler un état d’esprit, des méthodes, des rencontres. Cependant, il doit pouvoir maîtriser ces outils, qui occuperont progressivement plus de place au fil de ses études. À terme, il se sentira tout à fait à l’aise en présentiel comme en distanciel… Exactement comme en entreprise.
Cela amène à réfléchir pour chaque séance…
Oui, et non plus, seulement, pour un cours dispensé tout au long de l’année. Pour chaque activité, nous devons nous poser la question : sera-t-elle plus pertinente et efficace en ligne ou physiquement? Cela suppose d’aller dans le détail de chaque discipline, en écoutant en premier lieu le professeur: quels sont ses objectifs pédagogiques? Où souhaite-t-il emmener son groupe? Avec quelles ressources? Seulement alors vient la question des bons outils pour y parvenir. De manière générale, nous nous dirigeons vers un modèle où les étudiants devront « apprendre à apprendre ».
L’heure est à la personnalisation. Comment abordez-vous cette évolution ?
Le distanciel asynchrone (contenus auxquels on peut accéder en ligne 24h/24) permet l’émergence de l’adaptive learning, tendance qui fait entrer l’enseignement dans le monde du data driven pedagogy, la pédagogie guidée par les données.
L’idée est simple. Quand un étudiant travaille sur une plate-forme qui analyse son parcours, le professeur peut suivre son évolution. Il identifie les progrès ou les blocages, et modifie si besoin le contenu du cours.
L’innovation pédagogique n’est donc pas un enjeu technologique: elle doit viser une meilleure réussite de l’étudiant, avec ou sans aide de la technologie.