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Le Monde de NEOMA

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A l’occasion de la nouvelle conférence du nouveau cycle sur les Humanités, NEOMA Business School accueille un invité de prestige en la personne de Louis GALLOIS, Président du Conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën. L’occasion de réfléchir et de débattre sur l’engagement responsable des entreprises dans la société et ainsi faire écho au débat citoyen actuel.

Il est 17h quand Louis GALLOIS arrive dans le grand amphithéâtre du Campus de Reims. Il se présente devant les 300 étudiants présents pour l’occasion, fort de ses nombreuses expériences : Ancien directeur de Cabinet ministériel, ancien président d’EADS, de la SNCF et d’Airbus… Il a aussi été Commissaire général à l’investissement sous le gouvernement Ayrault avant d’occuper, depuis 2014, le poste de Président du conseil de surveillance de PSA. En ce jour, l’homme, sur invitation de Michel-Edouard LECLERC, Président de l’Ecole, a accepté d’intervenir sur la responsabilité citoyenne des entreprises dans la société actuelle.

L’engagement nécessaire des entreprises

« A mes yeux, les entreprises ont un vrai rôle à jouer dans nos sociétés. Pourtant, on peut les voir comme des organisations où règnent les inégalités. Où la valeur environnementale n’a que peu de place face au profit. Bien sûr, ces questions sont importantes mais il ne faut pas oublier le cœur de la mission des entreprises : par la création de valeur et de richesse qu’elle génère, elle a un vrai rôle sociétal. » En cela, Louis GALLOIS est un vrai défenseur de l’entreprise et de sa place fondamentale au cœur de la société actuelle. Mais à ses yeux, l’entreprise doit regagner la confiance des citoyens. Cela passera forcément par certaines concessions, en contrepartie. « Il est nécessaire d’aborder le problème des inégalités – faut-il légiférer sur la rémunération des dirigeants ? jouer sur la fiscalité ? Le pouvoir des actionnaires doit-il être sans partage ? Ce sont des questions que chacun d’entre nous a le droit de poser. La place des salariés dans ces environnements doit aussi être repensée ». Pour Louis GALLOIS, une responsabilité collective incombe également à l’État et aux entreprises concernant le chômage de longue durée. « L’insuffisance de formation dans notre pays doit être abordée de front. Pour moi, l’apprentissage doit être au cœur des discussions. Le gouvernement a déjà soutenu cette thématique dans le débat actuel mais c’est également aux entreprises d’en prendre possession, pour aller plus loin encore dans la démarche. »

Les entreprises, moteurs de la transformation

Après une intervention ponctuée de faits récents venant éclairer son point de vue, l’invité, dans le cadre d’une table ronde animée par des étudiants de l’Association étudiante Néorateur et en présence de Michel-Edouard LECLERC, a répondu à de nombreuses questions. La première d’entre elles abordait la transformation digitale des entreprises. Comment la voir comme une opportunité ? « L’automatisation n’est pas quelque chose de nouveau, donc il ne faut pas en avoir peur. Par contre, le digital, c’est pour moi complétement différent car cela transforme les métiers et les organisations. Maintenant, je suis un éternel optimiste et je ne pense pas que cette transformation structurelle va générer une destruction massive d’emplois. Il s’agit pour moi d’une évolution du paysage. Il faut gérer une transition et c’est à nos entreprises de montrer qu’elles sont capables d’en maitriser les ressorts. » Autre problématique importante : l’engagement responsable et citoyen des entreprises. « Les entreprises sont contraintes d’aller plus loin que les simples discours. Elles sont maintenant obligées d’agir et de mettre en place une vraie politique RSE au même titre qu’elles doivent assurer la performance financière. Elles doivent tout mener de front et tout ne peut se faire à coup de règlements…. C’est justement grâce à la pression de la société civile que ces évolutions se produisent. Heureusement, nous allons dans le bon sens… grâce à l’implication de tous ! »

Pour remercier Louis GALLOIS de son intervention lumineuse, Michel-Edouard LECLERC a tenu à prendre la parole en guise de conclusion. « A l’heure des annonces d’évictions à tout-va, quand vous savez que des personnages comme Louis existent, ça rend optimiste ! Et ce n’est jamais écrit d’avance. En tant qu’étudiants, vous pouvez vous-mêmes être ces personnes ou les repérer pour les accompagner. Car, par leur clairvoyance, elles vous guident toujours vers le bon chemin ! »