Le détournement de la Bioéconomie : Nicolas Béfort publié dans une revue de rang 1 CNRS
Publié le 25/02/2019
Le détournement de la Bioéconomie : Nicolas Béfort publié dans une revue de rang 1 CNRS
Publié le 25/02/2019
« The Hijacking of the Bioeconomy », article de Nicolas Béfort, professeur du département Finance et de la Chaire de Bioéconomie Industrielle de NEOMA Business School, a été publié en janvier 2019 dans Ecological Economics, revue classée rang 1 CNRS sur l’économie de la soutenabilité et de l’environnement, qui se fait l’écho de points de vues et de méthodes variées.
La bioéconomie pose la question de la grande transition vers l’utilisation de biomasse (agricole, forestière, marine ou déchets organiques) en remplacement des ressources fossiles pour les matériaux, l’énergie et la chimie. Il pourrait s’agir soit de l’émergence d’un nouveau secteur soit d’un outil de transition écologique. Cet article participe à cadrer les débats sur la bioéconomie, non pas en avançant une tentative de définition, mais en mettant en évidence trois types de bioéconomies. Chacune est porteuse d’une forme de soutenabilité spécifique. Par conséquent, l’article pose la question du type de bioéconomie vers lequel aller et des politiques publiques adaptées.
Entretien avec Nicolas Béfort
Le titre de votre article est assez provocateur…
Nicolas Béfort : Nous parlons de détournement car le terme bioéconomie est apparu chez Nicholas Georgescu-Roegen dès les années 70. Mathématicien et économiste, il est connu pour ses études sur les relations économie-environnement. Son approche était orientée « soutenabilité ». Or, aujourd’hui, ce sont les approches orientées « science » et « biomasse » qui ont tendance à dominer.
Bioéconomie est également devenu un mot à la mode pour aborder une partie des problématiques de transition écologique et du rôle de l’économie dans cette transition.
Il est donc nécessaire de décrire et analyser ce que recouvre les trois approches.
Pour cette étude, vous avez décidé de prendre comme point de départ « ce qui se fait » et non « ce qui devrait être fait ». Cette approche du sujet par la caractérisation est novatrice.
N.B. : En effet, la première étape de notre étude a été la définition : qu’est-ce que la bioéconomie ? La littérature en sciences humaines et sociales sur la bioéconomie est essentiellement centrée sur la question de définir la « bonne bioéconomie », sans se préoccuper des dynamiques à l’œuvre, ce qui est problématique de notre point de vue. L’article adopte donc une approche narrative pour identifier puis comparer les trois grandes définitions de la bioéconomie en cours actuellement : orientée vers la soutenabilité / orientée vers la science / orientée vers la biomasse.
Cette question de la définition est un des axes de recherche de la Chaire de Bioéconomie Industrielle de NEOMA BS. L’objectif est aussi de faire de la bioéconomie un sujet d’investigation.
Votre article appelle une suite…
N.B. : Une des conclusions de notre étude est que si l’on veut faire de la bioéconomie, trois façons différentes se dessinent. Et qu’à un type de politique publique correspond un type de bioéconomie.
L’objet de notre prochaine étude sera de mettre en évidence la possible complémentarité de ces trois approches de la Bioéconomie, comme cela est mis en œuvre au Centre Européen de Biotechnologies et de Bioéconomie (CEBB à Pomacle-Bazancourt), dont la Chaire de Bioéconomie de NEOMA Business School fait partie.
En effet, les trois définitions de la bioéconomie ne sont pas exclusives, elles se développent simultanément, et elles peuvent s’articuler. Et justement, cette articulation est un problème à investiguer.
>Article disponible en ligne : The Hijacking of the Bioeconomy
Par F.-D. Vivien, M. Nieddu, N. Befort, R. Debref, M. Giampietro. Publication papier à paraitre : volume 159, mai 2019, pages 189-197.
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