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Le Monde de NEOMA

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Dans le cadre d’un cycle de conférences inédit sur les Humanités, NEOMA BS accueillait le 16 janvier dernier Emmanuel Faber, PDG de Danone, pour un échange privilégié avec les étudiants sur la responsabilité sociale des entreprises.


NEOMA BS lance un enseignement novateur et ambitieux sur les Humanités. Le premier volet de ce dispositif pédagogique complet intègre un nouveau cours fondamental dispensé à l’ensemble des étudiants de première année du Programme Grand Ecole, soit plus de 1000 étudiants. Portant cette année sur le thème du travail, le module a été co-conçu par le corps professoral de NEOMA Business School mais également par des enseignants des plus grandes classes préparatoires. Le deuxième volet concerne un cycle de conférences par des intervenants de tout premier ordre, porté par son Président, Michel-Edouard Leclerc. Il s’agit de réfléchir avec les étudiants sur l’utilité sociale des entreprises et d’analyser avec des acteurs-clés du monde économique et intellectuel les notions explorées dans le cours. Ce cycle de conférences a été inauguré par Emmanuel FABER comme invité d’honneur. Dans un amphithéâtre bondé, le PDG de Danone a ainsi partagé avec les étudiants de l’École sa vision de l’économie et du rôle social et sociétal joué par les entreprises.

Questionner l’utilité sociale des entreprises

Selon Emmanuel Faber, les entreprises ne peuvent exister sans utilité sociale. Pointant la déshumanisation de l’économie, il insiste sur l’oubli fondamental de notre monde contemporain : la relation. Axant son propos sur l’impossible divorce de l’économie transactionnelle (celle qui aujourd’hui est mesurée par le PIB) et de l’économie relationnelle, le PDG de Danone s’engage : « Les entreprises sont à mes yeux d’autant plus solides qu’elles investissent sur la confiance et le long terme ainsi que sur la relation avec le consommateur, à l’inverse d’une vision « profitabiliste » et court termiste ». II invite les étudiants à se pencher sur les sociétés vernaculaires, une des seules organisations économiques qui, selon lui, permet de penser le système d’une manière différente. Rebondissant sur une question posée par les deux étudiants animant la table ronde, Michel-Edouard Leclerc interroge Emmanuel Faber sur la sémantique du discours patronal : « Lorsqu’un chef d’entreprise achète des machines, on parle d’investissement. En revanche, lorsque cette même personne embauche un nouveau collaborateur, cela devient une charge… Comment interpréter ce discours ? » Ciblant l’aberration de certains discours financiers, Emmanuel Faber souligne la nécessité du retour de l’humain.

Une affaire d’Humain

Au contact d’un grand nombre d’acteurs économiques, Emmanuel Faber expose l’importance de la relation interpersonnelle et la force de l’humain. « Une entreprise ne meurt pas parce qu’elle n’a plus de trésorerie, mais parce qu’elle n’a plus d’idée. C’est une absurdité du système de considérer l’humain comme une charge. La technologie doit venir servir et non pas remplacer la main d’œuvre ». A la question du retour de l’humain, Emmanuel Faber estime qu’on ne peut répondre que par des convictions. « La mienne est la suivante : il n’y a de durable que l’humain. C’est très difficile mais c’est un pari que je fais. Et j’ai la certitude que nous y gagnerons tous ».

En conclusion, Emmanuel Faber exhorte les étudiants à poursuivre la réflexion : « Vous êtes dans une école incroyable, elle va vous donner la possibilité d’accéder aux plus hautes responsabilités. Mais qu’allez-vous en faire ? Il va vous falloir lutter contre le pouvoir, l’argent, la gloire. Sans quoi vous allez passer à côté de votre vie. Qu’est-ce qui fait que vous êtes uniques au monde ? En êtes-vous persuadés ? En êtes-vous conscients ? C’est cela qui va donner du sens à votre action. Cette question est intime et personne ne peut y répondre à votre place. »