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Le Monde de NEOMA

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En arrivant dans une grande école, les étudiants ont déjà franchi de nombreuses étapes : passage du primaire au collège, du collège au lycée, puis arrivée en prépa. Alors pourquoi cette nouvelle marche leur semble-t-elle plus haute encore ? Qu’est-ce qui se joue vraiment ? Voici les quatre grandes explications d’après Julien Manteau, Directeur Général Adjoint à NEOMA. 

1. C’est l’heure de faire des choix 

Chacun sait que « choisir, c’est renoncer ». Or un étudiant qui a choisi la classe préparatoire l’a souvent fait précisément pour échapper à cette loi : c’est la logique de la voie royale. Autrement dit, une logique qui permet (ou donne l’impression) de ne renoncer à rien ou presque.

Or, cette manière d’aborder la problématique du choix ne peut plus être poursuivie en grande école. Sauf à rester un éternel étudiant, il n’est pas possible par exemple de mener de front plusieurs double-diplômes de niveau Master, pas plus qu’il n’est possible de démarrer en même temps sa carrière en Europe et en Asie, ou en même temps en ONG et en banque d’investissement…

Ces exemples semblent triviaux ? En pratique ils correspondent à de difficiles dilemmes :  « Est-il mieux / préférable / davantage valorisé de faire un échange à tel endroit plutôt qu’à tel autre, de faire un stage dans tel secteur plutôt que tel autre, un double diplôme dans tel domaine plutôt que tel autre, etc. » Invariablement, la réponse à ces questions est que les étudiants doivent choisir en fonction de ce qui leur permettra de s’épanouir au mieux, et non pas en plaquant des préférences qui ne seraient pas les leurs ! Ils sont alors pris entre les sentiments de perplexité et d’inquiétude. Les grandes écoles offrent en effet des centaines de possibilités de parcours, ce qui implique en pratique des centaines de choix à faire. C’est parfois vertigineux, voire terrible pour certains. C’est d’ailleurs pour cela que la question de l’accompagnement en grande école est si importante !

2. C’est le moment de ne pas baisser les bras 

Pour certains étudiants, le concours entretient une illusion difficile à surmonter : il donne parfois l’impression à ceux qui le réussissent que « ça y est, ils ont fait leurs preuves ». C’est à la fois vrai : ils sont jugés aptes à entrer dans telle ou telle école. Et c’est faux : on attend d’eux de nouveaux efforts pour acquérir de (très) nombreuses compétences et accumuler un (très) grand nombre de connaissances, dans de (très) nombreux domaines différents.

Cette exigence n’a rien d’évident lorsque l’on croit avoir fait le plus dur. Une croyance qu’il est crucial de dépasser au plus vite, en acceptant avec humilité qu’il reste tant à apprendre et à découvrir.

3. C’est le moment de prendre un chemin sans connaître la destination 

En classe préparatoire, les étudiants font face à un objectif aisément identifiable (à défaut d’être aisément atteignable) : celui de réussir le concours pour rejoindre telle ou telle école. Une fois dans une grande école, l’objectif devient nettement plus flou : celui de trouver « son » chemin, ou devrais-je même dire « un » chemin.

Un objectif qui n’est jamais terminé, que l’on continue à poursuivre, à modifier voire à réinventer à 30 ans, à 50 ans et même à 80 ans. Un objectif pour lequel on ne reçoit pas de bonnes notes à un concours blanc, ni d’encouragements de ses professeurs pour nous confirmer qu’on est sur la bonne voie. Tout simplement parce que ces mêmes professeurs n’en ont pas la moindre idée. Seul l’étudiant est à même de le savoir, et parfois longtemps après.

Bref, un objectif qui n’est pas une destination comme un concours ou l’entrée dans une école, mais un chemin. Un chemin avec de belles rencontres, des succès, des échecs, des erreurs, de beaux moments. Un chemin forcément sinueux et incertain, différent pour chaque étudiant, un chemin que nous essayons à NEOMA de rendre aussi riche et épanouissant que possible. Avec pour nous un objectif clair : leur donner confiance en leur capacité d’inventer l’avenir qu’ils méritent, pour eux comme pour la société.

4. C’est le moment de devenir autonome 

Enfin, il y a cette raison évidente : à 20 ans, on quitte la maison, on quitte la famille, on quitte souvent sa ville. On devient autonome, adulte. Pas toujours simple pour ces jeunes gens. Cette rupture coïncide grosso modo avec la période d’intégration en grande école, et peut ajouter à la difficulté d’adaptation de certains étudiants. Charge aux professeurs de ne jamais l’oublier, et de garder l’indulgence qu’ils méritent !